Fin juin 2010 le président de la République avait annoncé que le nombre des collaborateurs dans les cabinets ministériels devaient diminuer (pas plus de 20 pour collaborateurs pour les ministres et 4 pour les secrétaires d'État). Je suis d'accord qu'il y avait sans doute bien trop de collaborateurs dans certains ministères, sans parler de la qualité des collaborateurs. Mais on ne peut être qu'inquiet de l'impact de cette consigne sur la qualité du travail ministériel.
Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'État chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, auprès du Premier ministre, a cependant appliqué la consigne et son cabinet est composé désormais de 4 personnes, alors même qu'elle ne dispose pas d'une administration dédiée. NKM est une des 3 secrétaires d'État sur 17 a avoir suivi l'injonction du président et du Premier ministre.
Le journal officiel du 5 novembre annonce ainsi qu'il a été mis fin au 31 octobre aux fonctions de Pierre Bonis et de Fabrice Mattatia. D'autres conseillers avaient déjà quitté le cabinet de NKM comme Jean-François Pradeau, Frédéric Morlot, Rémi Stéfanini, Anne-Sophie Bordry, Julien Winock.
J'ai eu l'occasion de rencontrer (voir d'apprécier) plusieurs d'entre eux. J'aimerais bien savoir où ils ont pu se recaser.
Nathalie Kosciusko-Morizet avait déclaré en 2009 qu'elle «se concevait en ministre de la société numérique plutôt que de l'économie numérique». On va dire que c'est mal barré. Et que concernant les dossiers liés au numérique quelques rares contre-pouvoirs au ministère de la Culture ont été virés. Avant la disparation du secrétariat d'État au numérique à l'occasion du prochain remaniement ?
Qu'en est-il des autres membres du gouvernement. Jetons un coup d'oeil sur le site http://www.gouvernement.fr et (sauf si le site n'est pas à jour) les secrétaires d'État ci-dessous n'ont pas, pour le moment, respecté la consigne :
- le cabinet de Fadela Amara compte encore 9 collaborateurs
- le cabinet de Benoîst Apparu en compte 5
- le cabinet de Dominique Bussereau en compte 6
- le cabinet de Hubert Falco en compte 5
- le cabinet d'Anne-Marie Idrac en compte 5
- le cabinet de Chantal Jouanno en compte 5
- le cabinet de Pierre Lelouche en compte 6
- le cabinet de Valérie Letard en compte 7
- le cabinet d'Alain Marleix en compte 6
- le cabinet de Nadine Morano en compte 5
- le cabinet de Hervé Novelli en compte 6
- le cabinet de Georges Tron en compte 6
- le cabinet de Laurent Wauquiez en compte 5
- le cabinet de Rama Yade en compte 5
Même chose pour les ministres ci-dessous :
- le cabinet de Jean-Louis Borloo compte 39 collaborateurs
- le cabinet de Christine Lagarde en compte 29
- le cabinet de Luc Chatel en compte 27
- le cabinet de Roselyne Bachelot en compte 23
- le cabinet de Frédéric Mitterrand en compte 21
Et le Premier ministre et le Président de la République ? François Fillon a 51 collaborateurs et Nicolas Sarkozy en compte 48.
1 De gibus -
Curieux que Sarkozy tolère que Fillon ait plus de collaborateurs que lui :)
2 De teymour -
On peut avoir d'autres lectures de ces départs.
Le canard écrivait il y a quelques semaines que le premier ministre et les secrétaires d'état dont il avait la charge n'étaient pas soumis aux limitations présidentielles. Les départs de l'été aurait été interprétés comme du zèle qu'une réelle nécessité de se plier aux règles.
En ce qui concerne les derniers départs, la lecture de Rue89 nous apprend qu'au vu de la précarité des contrats des conseillers des ministres, ils ont plus avantage à partir alors que leur ministre/secrétaire d'état est encore en poste plutôt que lors d'un remaniement. En effet, lorsqu'ils quittent leur fonction avec leur ministre, ils n'ont pas le droit aux indemnités de licenciement définies par l'article 54 du décret n°86-83 du 17 janvier 1986.
On peut donc voir dans cette désertion, un signe que NKM elle même ne s'imagine pas rester au secrétariat d'état après le remaniement. L'éducation nationale la fait-elle toujours rêver ?
3 De Frédéric Couchet -
Merci @teymour pour les précisions concernant l'avantage pour les conseillers à partir avant un remaniement